« Bien des chemins mènent en enfer. » John Constantine.
Dans les années 1980, les comics sont un contre-pouvoir culturel face à la droite au pouvoir aux États-Unis de Reagan et au Royaume-Uni de Thatcher. Parmi plusieurs titres engagés, il y a eu Watchmen d’Alan Moore, The Dark Knight de Frank Miller, et Hellblazer de Jamie Delano avec le héros John Constantine.
Chez DC Comics, John Constantine fut créé par Alan Moore dans Swamp Thing 37 en 1985. C’est un spécialiste de l’occulte.
Swamp Thing 37 (Juin 1985) (1)
En 1988, l’auteur Britannique Jamie Delano commence une série de comics sur John Constantine, Hellblazer, où il est très critique envers le gouvernement britannique de Margaret Thatcher.
Hellblazer 3 (mars 1988) (4)
En 1988, et depuis 1978, le Royaume-Uni est gouverné par le Parti Conservateur (la droite) de Margaret Thatcher. Elle mène une politique économique très à droite : privatisations, valorisation du libre-échange, affaiblissement des syndicats de salariés… tout cela entraînant du chômage, une baisse du niveau de vie.
Dès les premiers numéros, Delano, à travers Constantine, dresse un pays en difficultés face aux réformes capitalistes de Thatcher.
Hellblazer 3 (mars 1988) (2)
Sur la couverture du numéro 3, Thatcher a une tête de monstre.
Hellblazer 3 (mars 1988) (1)
Delano est très critique envers la City, la bourse financière britannique, qui profite des réformes de la droite. Ici on voit des démons qui agissent en financiers, profitant du malheur des gens.
Le comics montre aussi les skinheads d’extrême droite qui attaquent des gens d’origines étrangères, venus d’Inde, du Pakistan, d’Afghanistan après la crise pétrolière de 1973.
Le numéro 3 s’arrête avec la victoire de Thatcher en 1987.
Margaret Thatcher (Hellblazer 3, mars 1988)
La boîte de comics. 